Le Temps
Vient de paraître
" Terre promise texane ", de Safieddine Bouali
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"Sur les traces de Columbia"
Dans ce roman-fleuve où l'auteur va à la recherche de la navette spatiale Columbia, réalité et fiction sont étroitement mêlées. Entre polar cosmique et récit ésotérique, une œuvre iconoclaste...
Pour son premier roman, Safieddine Bouali n'a pas choisi la concision. Au contraire, il nous offre comme roman de l'été, une œuvre d'un demi-millier de pages qui tient aussi bien de l'enquête policière que du récit de politique-fiction.
Le livre s'intitule " Terre promise texane ". Il est sous titré " Sur les traces de Columbia ". Dans la veine inauguré par les œuvres de Dan Brown et consorts, l'auteur prend prétexte de faits réels pour développer des hypothèses surprenantes et s'engager dans une véritable enquête venant " prouver " le bien-fondé de ces pétitions de principe.
C'est l'explosion de la navette spatiale Columbia qui donne son prétexte à l'ouvrage. Le mystère du " lieu " de la tragédie (Palestine, un hameau texan) et l'apparition au cours de l'enquête du chiffre 17 à plusieurs reprises va dès lors orienter les investigations.
Les enquêteurs vont aller de découverte en surprise et découvrir le caractère prophétique de cette mission spatiale qui va intriguer le FBI américain. Passant allégrement de la science-fiction au polar, l'auteur retient son lecteur en donnant une consistance " littéraire " à certains signes du destin : la navette s'appelle Columbia et fait ressurgir les mânes de Christophe Colomb, le homeland rêvé pour les Juifs serait à chercher du côté d'un mythique Texaël, une terre promise oubliée...
L'auteur avance une importante documentation pour établir la véracité de ses hypothèses, ce qui constitue une démarche intéressante mais peu romanesque. En tout état de cause, ce premier roman qui vient de paraître à compte d'auteur sous la plume de Seïfieddine Bouali peut être un vade-mecum estival.
Tout y est : la précision documentaire, la profusion narrative, la profondeur historique et une verve surprenante pour un enseignant en économie qui, pour sa première œuvre, tutoie le style cher à Dan Brown et l'univers paradoxal des romans de Michael Crichton.
A lire bien évidemment et aussi à saluer car cette catégorie d'œuvres demeure très rare dans le domaine du roman francophone tunisien.
Hatem NOUREDDINE.
Source: Le temps du 23 juillet 2008